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Câmara Municipal de Paris (versão em francês)
Paris
Monsieur le maire de Paris,
Messieurs les conseillers, Excellences, Mesdames et messieurs,
Paris! La simple évocation de ce nom magique a fait et continue de faire rêver des générations successives dans le monde entier. Sur les Portugais également, la grande capitale de la France a toujours exercé une force d’attraction et une fascination immenses et infinies dans des domaines aussi divers que la culture, la science, la politique et l’économie. Généreuse terre d’accueil, elle a reçu les exilés politiques qui recherchaient la liberté qu’on leur interdisait dans leur propre pays, les artistes en quête d’horizons qui, chez eux, étaient fermés, les scientifiques qui réclamaient des conditions de recherche et de travail auxquelles ils n’avaient pas accès sur leur terre d’origine. Et c’est à Paris, comme dans le reste de la France, qu’ont débarqué tant de Portugais acculés par les carences et les difficultés. Ici, ils ont trouvé la possibilité d’avoir une vie meilleure et de donner un avenir plus prometteur à leurs enfants. Ces nouvelles générations de luso-descendants sont là pour attester la contribution de la France à l’amélioration de la vie familiale et au progrès personnel. Et l’exemple que ces générations nous donnent, d’une pleine intégration dans la société française et, simultanément, d’un contact permanent avec le pays de leurs parents et de leurs grands-parents, montre à quel point les liens d’amitié entre le Portugal et la France sont étroits.
Je tiens à vous faire savoir qu’en venant à la mairie de Paris, à l’occasion de ma visite d’État en France, je ne me plie pas à un simple acte formel de courtoisie, qui, par ailleurs, me remplirait déjà de satisfaction. Je suis venu ici vous dire combien j’apprécie le travail que vous menez pour continuer à faire de Paris la grande métropole capable de rassembler, dans un rapport unique et fascinant, tradition et innovation, cosmopolitisme et identité, culture et économie, passé et avenir, préservation et construction, coutume et modernisation. Quelqu’un a dit que l’avenir de notre civilisation se jouait dans les villes. En effet, celles-ci permettent de tester notre aptitude à défendre des valeurs et à créer de nouveaux modes et styles de vie. Dans la ville moderne, cette prodigieuse et complexe construction humaine, sont présents, de façon permanente et bien patente, les grands problèmes et les grands défis auxquels nous sommes tous confrontés par la mondialisation. Les questions de l’urbanisme sont de véritables questions de civilisation.
A l’aube du XXe siècle, alors que la première génération moderniste se faisait connaître au Portugal – avec, comme figures de proue, non seulement Fernando Pessoa, mais aussi Amadeo Souza-Cardoso e Mário de Sá-Carneiro, qui avaient vécu à Paris –, un autre grand artiste, écrivain et peintre, José de Almada Negreiros, utilisait la métaphore suivante dans une de ses lettres: “Nous sommes de Paris!”. Il voulait dire par là que ce mouvement d’avant-garde possédait la nouveauté, le génie, le caractère, l’éclat, l’audace, l’initiative et l’âme que la ville-lumière renferme et symbolise. Il n’existe pas de meilleur éloge que l’on puisse faire à une ville – vouloir lui appartenir, car l’on s’y reconnaît et l’on trouve en elle tout ce que l’on aime le plus. En évoquant cette phrase de Almada Negreiros, je rends un hommage des plus vibrants à cette ville qui a su conserver de son passé ce qu’il y a de plus moderne en lui: sa capacité de transformer, de créer, d’innover, d’aller de l’avant. Celle-ci est – et reste – une leçon pour l’Europe et pour le monde. |