Discours lors du Séminaire Économique organisé à l’occasion de la Visite d’État au Portugal de Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de La République Démocratique et Populaire d’Algérie

Lisbonne
31 de Maio de 2005


Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,

Ma présence aux côtés de Monsieur le Président Bouteflika à l’occasion de ce séminaire qui rassemble des acteurs économiques de l’Algérie et du Portugal a un sens précis: il s’agit d’adresser un signe fort de soutien au développement des relations économiques entre nos deux pays et un encouragement aux entrepreneurs portugais et algériens ici présents pour qu’ils mettent à profit les opportunités d’affaires qui existent entre nos deux pays.
Je prends part à ce séminaire parce que je crois sincèrement que ces opportunités sont réelles et parce qu’au niveau politique, nous avons la ferme intention de les soutenir. Je souhaiterais d’ailleurs profiter de cette occasion pour dire ma reconnaissance aux autorités algériennes – et tout particulièrement au Président Bouteflika, qui a toujours fait montre à cet égard de sa sensibilité et de son empressement – pour l’intérêt et l’engagement qu’elles ont manifestés dans le mouvement de rapprochement de nos deux pays, engagé depuis ma visite en Algérie en décembre 2003. Je tiens également à souligner combien me semble significative la participation à ce séminaire d’un très grand nombre d’entreprises algériennes qui cherchent au Portugal des interlocuteurs avec qui conclure des accords de partenariat.

L’Algérie et le Portugal sont deux pays proches entretenant des relations d’amitié et de coopération que nous souhaitons approfondir. Leurs économies se caractérisent par une forte complémentarité. L’Algérie est l’un des principaux fournisseurs d’énergie du Portugal. Il ne faut donc pas s’étonner que la balance de nos échanges commerciaux soit fortement déséquilibrée en votre faveur. Je crois que le moment est venu d’engager des efforts déterminés pour changer cet état de fait.

Ces deux dernières années, on a pu observer un grand dynamisme dans nos relations bilatérales. Des visites importantes ont eu lieu, au niveau des chefs d’État et des chefs de gouvernement. Nombre de contacts ont été établis entre nos administrations et nos sociétés civiles respectives. Un important ensemble d’accords bilatéraux a été signé, parmi lesquels je mettrais en relief, en raison de leur importance pratique pour la communauté d’affaires, la Convention pour éviter la double imposition et l’Accord de promotion et de protection des investissements, et pour sa portée politique, le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération. Tous ces facteurs nous ont permis d’approfondir notre connaissance mutuelle et de renforcer nos relations.

De même, nous avons pu observer d’importants progrès dans les relations entre l’Algérie et l’Union européenne. Le plus significatif est sans aucun doute l’entrée en vigueur cette année de l’Accord d’association qui permet l’établissement d’une zone de libre échange.

Nous devons à présent nous mobiliser pour que cette dynamique de rapprochement entre nos deux pays se reflète de manière positive et concrète dans nos relations économiques bilatérales, que nous souhaitons plus étroites mais aussi plus équilibrées.

Nous savons que l’Algérie prévoit de mettre en œuvre, dans les prochaines années, un ambitieux plan d’investissement, notamment dans les domaines des transports, de l’assainissement de base, de l’approvisionnement en eau et en énergie, de la santé et du logement. Ce sont des secteurs dans lesquels le Portugal a accompli des efforts considérables au cours des vingt dernières années. En raison des investissements effectués dans notre pays, nous disposons désormais d’un ensemble d’entreprises reconnues pour l’excellence de leurs capacités aux plans technologique, humain et organisationnel. Certaines d’entre elles se sont déjà installées en Algérie. D’autres ont fait connaître leur vif intérêt pour faire de même. Je souhaite que leurs projets soient couronnés de succès, non seulement pour la récompense que cela constitue au regard de leur engagement mais aussi pour que d’autres se sentent encouragés à suivre leur exemple.

À l’heure où elles s’engagent sur cette voie, qui peut parfois être ardue car elle exige une forte implication et de la ténacité, les résultats n’étant pas immédiats, je suis convaincu que les entreprises portugaises pourront compter sur le soutien constant des autorités nationales, sur la bonne volonté et l’ouverture du gouvernement algérien, ainsi que sur le dynamisme et l’enthousiasme de la Chambre de commerce luso-arabe, qui travaille sans relâche pour stimuler les échanges économiques entre nos deux pays et dont le rôle mérite d’être publiquement salué. C’est pourquoi j’ai décidé de lui octroyé l’Ordre du Mérite.

Mesdames et Messieurs,

Le cadre légal est créé. Les conditions politiques sont propices. Les opportunités existent. Il reste à présent à les concrétiser. J’en appelle à votre dynamisme, à votre imagination et à votre persévérance pour traduire de manière tangible au plan économique le rapprochement qu’ont opéré nos deux pays au niveau politique.

Tel est l’objectif commun qui nous réunit ici aujourd’hui. Je vous adresse à tous mes meilleurs vœux de succès dans votre travail et dans vos prises de contact.