Discurso do Presidente da República por ocasião da Sessão de Encerramento do Seminário Económico Luso-Tunisino (Versão em Francês)

Tunes
27 de Fevereiro de 2002


Messieurs les Ministres
Monsieur le Président de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat
Mesdames
Messieurs

Je voudrais tout d’abord vous remercier vivement d’avoir organisé ce séminaire et remercier en particulier l’UTICA, qui a joué un rôle décisif en rendant cette rencontre possible.

Je tiens à vous dire combien je me félicite de prendre part à cette initiative et de constater que vous avez été nombreux à répondre à l’invitation des organisateurs de ce séminaire. J’aimerais saluer tout particulièrement les chefs d'entreprises tunisiens et portugais qui sont ici présents et qui oeuvrent au développement des relations commerciales et économiques entre la Tunisie et le Portugal.

Je puis d’emblée vous assurer qu’il existe une volonté politique commune de donner une nouvelle impulsion à nos relations économiques, d’encourager les partenariats luso-tunisiens et de développer les échanges commerciaux.

Cette visite d’Etat en Tunisie, j’ai bien évidemment souhaité la placer sous le signe de l’approfondissement de la coopération entre le Portugal et la Tunisie, du Partenariat euro-méditerranéen et de la promotion des échanges économiques entre les deux pays.

Pour cette raison, je me suis fait accompagner d’une éminente délégation d’hommes d’affaires qui sont ici pour faire la connaissance de leurs partenaires, pour établir des contacts avec les interlocuteurs tunisiens et, enfin, pour échanger des vues sur les économies et les marchés de leurs pays respectifs.

J’attache une importance particulière aux contacts directs noués sur le terrain, qui permettent, outre de conclure des affaires, de lier les peuples et d’entretenir un dialogue entre civilisations et cultures différentes. N’est-ce d’ailleurs pas là le sens même de l’histoire méditerranéenne où l’économie a souvent joué un rôle déterminant en faisant de la mare nostrum un carrefour d’échanges et de rencontres vers où tout a conflué pendant des millénaires ?

Mesdames et messieurs

Cette rencontre me permet d’évoquer avec vous l’état de la coopération bilatérale entre le Portugal et la Tunisie sur le plan économique, ainsi que ses perspectives d'avenir.

Nous savons tous que, dans le contexte de la mondialisation et d’une économie de plus en plus ouverte et internationalisée, il faut faire face à une concurrence accrue. Nos économies sont soumises à des exigences nouvelles, elles se doivent d’être compétitives, de stimuler de la croissance et d’être créatrices d’emplois.

Le Portugal, depuis son adhésion à l’Union européenne, voici maintenant une quinzaine d’années, a subi un processus de transition économique qui lui a permis, d’une part, de s’intégrer pleinement dans le Marché commun et, d’autre part, de répondre aux exigences de la nouvelle économie mondiale. Membre fondateur de l’Union économique et monétaire, participant depuis la première heure à la zone euro, le Portugal a su répondre avec efficacité aux défis des réformes économiques entreprises tout en préservant sa cohésion sociale.

Ce temps durant, nous avons acquis une vaste expérience dans le domaine de la modernisation de l’économie, de la mise à niveau du secteur industriel et productif, du développement des infrastructures, ainsi que du fonctionnement du marché unique.

Nous sommes tout naturellement disposés à partager avec nos amis tunisiens cette expérience dont l’utilité me paraît évidente dans le cadre de l’approfondissement de nos relations bilatérales. Nos hommes d’affaires ont une connaissance directe de toutes ces questions basée sur une pratique consolidée, un savoir-faire qui a fait ses preuves.

Je pense que le Partenariat euro-méditérranéen constitue un cadre privilégié pour étayer et approfondir nos relations bilátérales. Le Portugal a toujours soutenu la création d’une zone de paix, de prospérité et de développement partagée entre les deux rives de la Méditerranée.

La Tunisie est membre à part entière du Processus de Barcelone; elle a été le premier pays méditerranéen à signer l’Accord d’Association et le premier à entamer le processus de démantèlement tarifaire. Je sais combien la Tunisie est un acteur dynamique dans ce cadre et qu’elle fait des progrès importants en vue de la création d’une zone euro-méditerranéenne de libre échange d’ici 2010, malgré les énormes défis qui se posent et les répercussions d’une conjoncture économique internationale peu favorable.

Je crois que le dynamisme de l’économie tunisienne, qui présente un taux de croissance annuel supérieur à 5% du PIB, ainsi que les réformes déjà entreprises augurent un avenir prometteur, auquel nous souhaitons participer. Le Portugal veut, à l’instar de ses partenaires européens, soutenir le processus de transition économique de la Tunisie, moyennant une participation accrue aux privatisations, une augmentation des projets de partenariat industriel, un accroissement des échanges et la promotion des investissements privés portugais en Tunisie.

Ces dernières années, le Portugal a été à deux reprises le premier investisseur étranger en Tunisie, à savoir en 1998 et en 2000. Ces résultats remarquables ont été obtenus grâce, essentiellement, au rachat de deux entreprises du secteur cimentier par des groupes portugais, CIMPOR et SECIL, qui se sont installées respectivement à J’Bel Oust et à Gabès, ainsi qu’à la participation du Groupe Amorim dans le capital de la Société Nationale de Liège tunisienne.

Exceptionnels, ces résultats doivent inciter à poursuivre sur cette lancée. L’augmentation de l’investissement privé, en particulier dans les petites et moyennes entreprises, qui constituent la majorité des entreprises tunisiennes, favorise l’amélioration de leur compétitivité et contribue à la croissance de la production et de l’emploi. Ma conviction est que ce partenariat profite à tous.

Compte tenu des similitudes géographiques et économiques entre le Portugal et la Tunisie et de notre propre histoire récente en matière de développement et de modernisation du pays, je pourrais d’emblée mentionner quelques secteurs qui me semblent particulièrement propices au développement de partenariats luso-tunisiens solides : l’environnement, les ressources hydriques et l’assainissement ; les travaux publics dans le domaine des infrastructures ; l’informatique ; le secteur des produits agricoles ; le tourisme ; la coopération financière. Ce sont d’ailleurs des secteurs représentés par la délégation d’hommes d’affaires portugais ici présente.

Permettez-moi encore d’attirer l’attention des chefs d'entreprises présents parmi nous sur les possibilités offertes par le programme MEDA, qui vise à soutenir la modernisation économique et le développement du marché euro-méditerranéen. La Tunisie étant l’un des principaux bénéficiaires de cet instrument d’aide financière, je pense qu’il y a là des possibilités qui pourront être mieux explorées en vue du financement de projets et de programmes communs de coopération.

Mesdames et messieurs

Permettez-moi de vous dire combien je suis impressionné par les liens solides établis avec l’Europe, par l’intégration de la Tunisie dans l’économie européenne.

Entre 1996-2000, les échanges commerciaux avec l’Union ont beaucoup augmenté. L’Union européenne est votre premier partenaire commercial avec environ 80% de vos exportations et 70% de vos importations. Ce sont des résultats qui ne peuvent qu’inciter à faire mieux et à être tout aussi ambitieux au niveau des relations commerciales entre le Portugal et la Tunisie qui restent, il faut bien le dire, modestes.
Je suis optimiste. Il existe déjà des signes d’évolution positive. Ces dernières années, nos relations commerciales ont gagné en intensité. Je crois que les progrès enregistrés, bien qu’insuffisants, sont encourageants.

Nous devrons améliorer le dynamisme de nos échanges bilatéraux. Il y a des complémentarités nouvelles à chercher de part et d’autre, des possibilités à explorer, un réseau d’information sur le commerce bilatéral à mettre en place. Nous avons à promouvoir les échanges luso-tunisiens, à approfondir notre connaissance mutuelle des marchés, à rendre complémentaire la demande et à créer des synergies au niveau de l’offre.

Nous pouvons développer un partenariat commercial visant à conquérir de nouveaux marchés. Le Portugal peut, par exemple, aider les entreprises tunisiennes à entrer dans le marché de l’Amérique latine. De même, la Tunisie pourrait aider les entreprises portugaises à participer à l’intégration du marché maghrébin et sud-méditerranéen.

Je suis sûr que la poursuite de l’ouverture de l’économie tunisienne et des privatisations ne manquera pas de créer de nouvelles possibilités d’investissement et de développement de la coopération économique entre le Portugal et la Tunisie. C’est un souhait, une aspiration et une attente.

J’espère que cette rencontre sera déjà un premier pas vers le renforcement de notre connaissance mutuelle et de notre coopération économique, en contribuant au progrès du peuple tunisien et à la construction d’une zone de paix, de stabilité, de prospérité et de développement économique et social durable, partagée entre les deux rives de la Méditerranée et fondée sur les valeurs communes de la démocratie et de l’Etat de droit, que la mare nostrum nous a léguées en héritage.

Mesdames, messieurs, je vous remercie.